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19 novembre 2024

Albert Anker : Peindre la vie simple

par Redaction NOW Village


Peintre suisse majeur du XIXe siècle, Albert Anker deviendra célèbre pour son amour de la vie rurale

Albert Anker, surnommé “le peintre des paysans suisses”, occupe une place singulière dans l’histoire de l’art européen du XIXe siècle. Né en 1831 dans une famille bourgeoise à Ins, dans le canton de Berne, il est le fils d’un vétérinaire et d’une femme au foyer, entouré d’un profond attachement aux valeurs familiales et aux traditions suisses. Dès son plus jeune âge, il est fasciné par la vie rurale qui l’entoure, une fascination qu’il transposera plus tard dans ses œuvres à travers un regard à la fois réaliste et bienveillant.

Un parcours académique enrichissant

Anker se rend à Berne pour ses études secondaires, puis décide de suivre les traces de son père en étudiant la théologie. Toutefois, il réalise rapidement que sa véritable vocation est l’art et part pour Paris en 1855, où il intègre l’École des Beaux-Arts. Sous la direction du peintre Charles Gleyre, il affine sa technique et s’initie aux grands courants artistiques de l’époque, tout en restant fidèle à son aspiration de peindre la vie simple des campagnes. À Paris, il acquiert non seulement des compétences techniques solides, mais il développe également une vision personnelle de l’art, axée sur l’humanisme et le respect des coutumes populaires.

The school exam, 1982, Albert Anker

La vie quotidienne comme sujet d’art

Dès ses premières œuvres, Anker se distingue en choisissant de représenter des scènes du quotidien rural. Au lieu de se tourner vers les compositions grandioses ou mythologiques, il dépeint des écoliers, des artisans, des couturières et des familles autour de la table. À travers ces scènes, il confère une dignité et une profondeur aux gestes les plus anodins, rendant hommage aux valeurs de simplicité, de travail, et de communauté. La précision de ses traits et sa palette de couleurs terreuses et douces créent une atmosphère d’intimité, où chaque regard et chaque sourire révèlent une histoire.

Un hommage aux racines suisses

Anker met son art au service de la culture suisse, et son travail résonne comme un hommage aux racines et aux traditions de son pays natal. Alors que le monde connaît une rapide industrialisation, il choisit de capturer les valeurs intemporelles de la vie rurale, préservant un mode de vie et un patrimoine qui risquaient de disparaître. À travers ses portraits d’enfants, d’aînés, et de paysans, il invite le spectateur à redécouvrir la beauté des choses simples et à se reconnecter aux valeurs de sa terre.

Protestants français en fuite, 1886 | Portrait d’une jeune fille, 1886 | Vieillard et deux enfants, 1881, Albert Anker. Collection Christoph Blocher. © SIK-ISEA, Zurich

Un artiste aujourd’hui très prisé

Les œuvres d’Albert Anker sont aujourd’hui particulièrement prisées sur le marché de l’art. Ses toiles, rares et recherchées, atteignent des cotes impressionnantes lors de ventes aux enchères internationales, témoignage de leur valeur inestimable. Les collectionneurs et les musées se disputent ses œuvres, qui figurent parmi les trésors de l’art suisse du XIXe siècle. Pour les amateurs d’art et les curieux, ses tableaux peuvent être admirés dans plusieurs institutions prestigieuses, telles que le Kunstmuseum de Berne et le Musée des Beaux-Arts de Neuchâtel, qui possèdent de vastes collections de ses œuvres.

Autoportrait de profil, gauche, Mars 1891, Albert Anker | La famille Anker, vers 1902

Héritage d’un peintre humaniste

En somme, l’œuvre d’Albert Anker demeure un vibrant témoignage de la richesse de la culture et de la simplicité du quotidien. Son regard empreint de respect et de bienveillance pour la vie des gens ordinaires continue d’inspirer des générations d’artistes et de spectateurs, rappelant que la véritable beauté réside souvent dans les détails de la vie de tous les jours.