Hier soir, elle s’est produite au Théâtre de l’Espérance devant 300 personnes hilares, avec 1h15 de ses meilleurs sketchs, et ses yeux brillent encore comme ceux d’une enfant devant un sapin de Noël ! Une silhouette sylphide, un pas assuré, un regard bleu céruléen et des immenses bras qui s’agitent dans tous les sens : Valérie bouscule tout sur son passage.
Aucun doute, elle est comédienne, elle s’approprie l’espace qu’elle emplit avec une aura particulière et un immense sourire qui – on l’apprendra plus tard – lui sert parfois aussi de bouclier. Cette grande timide qui cache bien son jeu ne nous dira pas son âge mais nous indique qu’elle est née le jour de l’été, le 21 juin, c’est donc « une enfant du soleil », et qu’aujourd’hui elle a surtout l’âge d’être avec nous pour cette interview et l’âge de son cerveau. Les rires fusent, son débit est rapide, elle a mille anecdotes à raconter : une interview qui virevolte, en somme.
« Sauvée par la philo »
Cette Vosgienne de naissance arrive à Zurich à l’âge de 6 ans, elle aura, dit-elle, été sauvée en dernière année d’école par la philosophie. Car le formatage, elle n’aime pas. Elle prend conscience qu’on a le droit de se poser mille questions, de ne pas être d’accord et de revenir en arrière sur un sujet sur lequel on sera finalement d’accord ; pour tout de même laisser tout ça en suspens et voir plus tard – une approche qui en dit long sur les constants questionnements de Valérie. Son professeur de philo disait d’ailleurs : « Thèse, anti- thèse, synthèse, foutaise », elle va adorer ce concept, puis l’adopter.
Passionnée de voyages et d’aventure, elle choisira ensuite d’étudier la littérature allemande médiévale à l’Université de Genève, un choix drastique quand on connait la pétillante et non moins romanesque humoriste.
À 21 ans, un stage à San-Francisco va être fatal pour ce qui lui reste de candeur. Elle vit un tremblement de terre qui la terrorise et lui fait comprendre que tout ça, la vie, est fragile et indomptable et qu’il faudra lui préférer un angle moins sérieux. Carpe Diem, se dit-elle : « Je dois vivre à fond ». Elle nous raconte également qu’elle a déjà failli mourir 4 fois, ce qui lui amènera naturellement une source intarissable d’inspiration.
« Le théâtre, un rêve de toujours »
Une arrivée tardive au théâtre en 2011 avec une formation au Conservatoire Populaire à Genève pendant 5 ans, elle adore ça, et un rêve de toujours qu’elle va enfin pouvoir réaliser. Elle monte sur scène pour la première fois en 2011 avec un succès local immédiat, consciente toutefois que le succès est fragile et qu’il faut se remettre régulièrement en question. Sa citation préférée, celle de Winston Churchill : « If you are going through hell keep going », une métaphore qui aide à comprendre la difficulté de son métier. Par exemple, premier One Woman Show au Palais Mascotte et au 4ème rang un spectateur visiblement un peu ivre, lance : « À poil !». Elle répond : « On voit ça plus tard dans ma loge ?». « J’avais réussi à surmonter ça et la vie, comme la scène, ce sont parfois des épreuves qui vont et qui viennent, qu’il faut tout bonnement traverser. »
« Le rire n’est pas une thérapie, c’est un métier, une vocation »
Sa dernière épreuve, cet accident grave où elle va être fauchée à vélo par un automobiliste en mars, et après plusieurs mois passés à se reconstruire Valérie décide d’en faire un spectacle pour notre plus grand bonheur. Ses nombreuses rencontres pendant ce long parcours médical vont lui apporter une large palette de personnages, tous plus cocasses les uns que les autres, dont ce médecin qui la reçoit dans son cabinet… plongé dans le noir car ce spécialiste en stress post-traumatique souffre d’épuisement oculaire : « Docteur, je vous fais un arrêt de travail, peut-être …? » (rires) Elle ne désire pas déflorer son spectacle mais nous indique qu’elle ne fera pas de nu (ni intégral ni partiel, d’ailleurs), qu’elle ne chantera pas ni ne dansera. Un spectacle irrévérencieux mais pas méchant qui pourrait aussi s’appeler : « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’humour sans avoir jamais osé le demander » !
C’est un spectacle drôle et caustique, avec toujours ce merveilleux talent pour imiter les accents et transcrire les situations improbables de son quotidien, on a hâte de retrouver Valérie Mauriac sur les planches ! Laquelle offre 5×2 places aux lecteurs de NOW Geneva pour le soir de sa Première, le mercredi 15 janvier prochain… La classe ! Inscirvez-vous vite!
Nouveau One Woman Show : POST TENEBRAS FUN
Du 15 au 25 janvier 2020
Les 4 Coins – Rue de Carouge, 44 – 1205 Genève
Réservations : www.les4coins.ch
www.valeriemauriac.com